Réalisation

Réalisateur
Henri Verneuil

Acteurs

Gabriel Fouquet
Jean-Paul Belmondo
Albert Quentin
Jean Gabin
Landru
Noël Roquevert
Suzanne Quentin
Suzanne Flon
Esnault
Paul Frankeur
Victoria
Gabrielle Dorziat






Production

Producteur
Jacques Bar
Michel Magne



Magne

Synopsis

L'hôtelier d'une petite station balnéaire de Normandie a juré à sa femme de ne plus toucher à un verre d'alcool. C'était sans compter avec l'arrivée de Fouquet qui surgit avec la tentation































Nombres de visiteurs

Un singe en Hiver

Un film culte.

NOSTALGIE
- Matelot Hénault Lucien, veuillez armer la jonque, on appareille dans cinq minutes.

- C'est parti

- Albert, je vous en prie, vous n'allez pas encore tout me saloper comme la dernière fois.

- Madame, le droit de navigation sur le Yang Tse Kiang nous est formellement reconnu par la convention du 3 août 1885. Contesteriez-vous ce fait ?

- Je ne conteste rien. Je vous demande simplement de ne pas tout me casser comme l'autre jour.

- Oh... mais pardon ! L'autre jour, les hommes de Chung Yang Tsen ont voulu jouer au con. Heureusement que j'ai brisé la révolte dans l'œuf, sans barbarie inutile, il est vrai. On n'a coupé que les mauvaises têtes ; le matelot Hénault peut témoigner.

- Sur l'honneur.

- Bon. Nous allons donc poursuivre notre mission civilisatrice. Et d'abord, j'vais vous donner les dernières instructions de l'Amiral Guépratte, rectifiées par le Quartier-Maître Quentin ici présent. Voilà : l'intention de l'Amiral serait que nous percions un canal souterrain qui relierait le Wang-Ho au Yang-Tse-Kiang.

- Le Yang Tse Kiang... bon...
- Je ne vous apprendrais rien en vous rappelant que Wang Ho veut dire fleuve jaune et Yang Tse Kiang fleuve bleu. Je ne sais si vous vous rendez-compte de l'aspect grandiose du mélange : un fleuve vert, vert comme les forêts comme l'espérance. Matelot Hénault, nous allons repeindre l'Asie, lui donner une couleur tendre. Nous allons installer le printemps dans ce pays de merde !

- Bon... Je vois qu'vous êtes raisonnables, j'vous laisse... J'ai des clients à servir, moi.

- Eh ! Dites donc, l'Indigène ! Un peu d'tact, hein !... Parlons d'autre chose !... Parce qu'on les connaît, vos clients ! La Wehrmacht polissonne et l'Feldwebel escaladeur !... Hein !... Et puis merde, j'vous raconterais plus rien, là !

- Chut, Albert ! Vous fâchez pas !

- Mais vous fâchez pas, vous fâchez pas ! Mais, nom de Dieu d'bordel, j'vous offre des rivières tricolores, des montagnes de fleurs et des temples sacrés et vous m'transformez tout ça en maison d'passe !... Vous plantez votre Babylone normande dans ma Mer de Chine !... Alors !... Matelot Esnault !

- Oui, Chef !

- On va brûler l'village !... Où sont les grenades, que j'les dégoupillent !...

- Monsieur Quentin !... Calmez-vous !... Je vous demande pardon !...

- Une reddition ?... Soit !... La main d'fer dans l'gant d'velours !... Matelot, à vos pagaies !

- Oui, Chef !

- Attention aux roches !... Et surtout, attention aux mirages !... Le Yang-Tsé-Kiang n'est pas un fleuve, c'est une avenue... Une avenue d'cinq mille kilomètres qui dégringole du Tibet pour finir dans la Mer Jaune, avec des jonques et puis des sampans d'chaque côté... Pis au milieu y'a des... des tourbillons d'îles flottantes, avec des orchidées hautes comme des arbres... Le Yang-Tsé-Kiang, camarade, c'est des millions de mètres cubes d'or et d'fleurs qui descendent vers Nankin... Et avec, tout l'long, des villes-pontons où on peut tout acheter... De l'alcool de riz, d'la religion, et pis des garces, d'l'opium... Ch'peux vous affirmer, Tenancière, que le fusilier-marin a été longtemps l'élément décoratif des maisons d'thé... dans c'temps-là, on savait rire... ì Elle s'était mise sur la paille / Pour un maquereau roux et rose / C'était un juif, il sentait l'ail / Il l'avait, venant de Formose / Tirée d'un bordel de Shanghai.
- Oh, c'est beau !...

- C'est pas d'moi !... C'est des vapes, comme ça, qu'y m'reviennent... quand j'descends l'fleuve...

J.Gabin/P.Frankeur "un singe en hiver"


- Droit au coeur, messieurs !
- Si tu crois que c'est le moment de faire le zouave.
- Je m'demande madame c'que les zouaves viennent faire là-dedans. Quartier Maître Quentin du corps expéditionnaire d'Extrême-Orient. Garde à vous ! Envoyer les couleurs.



-t'es qui?
- Ah toi tu ferais mieux de t'en tenir là avant que tes espagnolades te r'prennent!
- Monsieur Hénault, si la connerie n'est pas remboursée par les assurances sociales, vous finirez sur la paille.
- Dis donc p'tit mal poli, tu veux que j't'apprenne!
- Monsieur Hénault, je vous interdis de tutoyer mon homme de barre. J'vous ai d'jà dit qu'vous n'étiez pas de la même famille.
- Alors toi j'te préviens si t'es venu pour me donner des ordres, j'vais vous virer tous les deux à coups de pompes dans le train !





Jean Gabin "un singe en hiver"

- Ah! Nous y voilà. Ma bonne Suzanne tu viens de commettre ton premier faux pas. Y'a des femmes qui révèlent à leur mari toute une vie d'infidélité, mais toi, tu viens de m'avouer quinze années de soupçon. C'est pire.
J.Gabin


-Ton cient là, Fouquet. Ton espagnol. Douze verres cassés ça te dis rien?
- Monsieur. Primo, voila quinze ans que je vous interdis de me parler. deuxio, si vous ne vouliez pas qu'il boive, c'est simple, vous n'aviez qu'a pas le servir.
- Alors là monsieur, je vous retorque que, primo, je l'ai viré. deuxio, les ivrognes y'en a assez dans le pays sans que vous les fassiez venir de Paris.
- Un ivrogne?
- Ah ben oui ! Un peu ! Même le père Bardasse qui boit quatorze pastis par jour n'en revenait pas !
- Ah parce que tu mélanges tout ça, toi ! Mon espagnol, comme tu dis, et le père Bardasse. Les Grands Ducs et les bois-sans-soif.
- Les grands ducs?!
- Oui monsieur, les princes de la cuite, les seigneurs, ceux avec qui tu buvais le coup dans le temps et qu'on toujours fait verre à part. Dis-toi bien que tes clients et toi, ils vous laissent à vos putasseries, les seigneurs. Ils sont à cent mille verres de vous. Eux, ils tutoient les anges !
- Excuse-moi mais nous autres, on est encore capable de tenir le litre sans se prendre pour Dieu le Père.
- Mais c'est bien ce que je vous reproche. Vous avez le vin petit et la cuite mesquine. Dans le fond vous méritez pas de boire. Tu t'demandes pourquoi y picole l'espagnol ? C'est pour essayer d'oublier des pignoufs comme vous.
J.Gabin/P.Frankeur


- J'espère qu'elle me fera tout de même la grâce d'assister à mes débuts dans les arènes monumentales... Y'aura du monde!.. Luis Miguel attire toujours la foule!.. Y'a longtemps que je rêve de triompher à Madrid... Le public sera exigeant...surtout derrière Miguelito... Je vais être obligé de prendre des risques...Je vais mettre mon costume blanc, celui de mes débuts... Vous vous souvenez de cette novillada de Tolède... Ce vent froid...Ce public affreux...Et ce taureau qui ne voulait pas mourir... Depuis j'en ai estoqué plus de cent!.. Je suis le plus grand matador français!.. Gabriel Fouquet...Plus celèbre que Fierchoul...Yo soy unico!.. Ca vous intéresse, papa?
- Peut être?
- Et qu'est ce qui vous intéresse? La matador, le taureau ou l'Espagne?
- Le voyage, votre façon de voyager
- Ah ça c'est un secret!
- Oh la la !.. Le véhicule je le connais, je l'ai déjà pris, et c'était pas un train de banlieue, vous pouvez me croire...Moniseur Fouquet, moi aussi il m'est arrivé de boire... Mais ça m'envoyait un peu plus loin que l'Espagne... Le Yang tsé Kiang... Vous avez déjà entendu parler du Yang Tsé Kiang?.. Ca tiens de la place dans une chambre, moi j'vous l'dis!
- Sûr!... Alors deux xérès?...
- Je ne bois plus, je croque des bonbons...
- Et ça vous mène loin?
- En Chine toujours, mais plus la même... Maintenant c'est une espèce de Chine d'antiquaire... Quant à descendre le yang tsé Kiang en une nuit c'est hors de question... Un petit bout par çi, un petit bout par là... Et encore, pas tous les soirs... Les sucreries font bouchon...
J.P Belmondo / J.Gabin









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Scénario

Scénariste
François Boyer
Dialoguiste
Michel Audiard
D'après l'œuvre de
Antoine Blondin

Equipe technique

Directeur de la photographie
Louis Page
1er assistant réalisateur
Claude Pinoteau
2ème assistant réalisateur
Costa-Gavras
Compositeur
Michel Magne
Monteuse
Monique Bonnot
Françoise Bonnot


Un singe en hiver - Le cabaret


Un Singe en hiver - Princes de la cuite