Place Cuniac Saïgon

Peugeot 404 devant le Théâtre

SIMCA 5 Saïgon 1953

Le Palais de la Capitale du Sud-Vietnam

Cinema Van Cam

Air Outre Mer Saigon

Le Boulevard Charner

Sipeo Distributeur Kodak Saïgon

Peugeot 403 ŕ Saďgon

Boulevard Charner au fond l'Hôtet de Ville de Saïgon

Musée Blanchard de la Brosse Saïgon

La Poste de Saďgon

Hôtel Majestic

Hôtel Majestic Saďgon

Peugeot 203 ŕ Saďgon

Etablissement Lucien Berthet Catinat Saïgon

Saïgon 15 Février 1953

Femmes devant Givral Saigon

Cigarettes Nationales

Jeunes Saïgonnaise rue Catinat

Marins Français sur le Porte-Avion Lafayette en mai 1953

Taxi Renault Juva 4 Saigon

Un enfant sur un cyclo-moteur

Boulevard Charner au fond l'Hôtet de Ville de Saïgon

Cathédrale Notre-Dame Saïgon

Bireleys Saigon

Vietnamienne avec un velosolex 330

F.A.C.I. Saigon

Théâtre municipal de Saďgon

Manifestation en cyclomoteurs Saïgon 1967

Garage Jean Comte 34 Boulevard Norodom Saïgon

Centre ville de Saïgon

Chez Brodard

Souvenir de Saďgon

F.A.C.I. Saigon

Femmes Saïgon 1953

Hôtel de Ville de Saïgon

Marin vietnamien sur un Vélosolex à Saïgon

Ogliastro Saigon

Air France

vendeuse ambulante

Hôtel Continental Cyclomoteur Mars 1951

Publicité Optrex Saïgon 1957

Rue Catinat

Aigle Azur Saigon

Carrefour du Centre Ville de Saïgon

Saigonnaises sur les trottoirs de Saïgon

Croix-Rouge Française rue Thevenel

Gendarmes dans la rue Catinat Saïgon Août 1951

Etablissement Lucien Berthet Catinat Saïgon

Hotel du Chemin de Fer Saïgon

La semaine à Saïgon-Aout 70

Ancien Établissements Eiffel Saigon

Centre Ville de Saïgon

Saïgon 15 Février 1953

Vietnamienne Gia Long

Air France Dunlop

Cyclistes Continental Palace Saigon

Indochinoises en vélos

Femmes devant chez Brodard Saïgon 1953

Velosolex 45 CC Saïgon

Moine Boudhiste avec un éventail Bière Larue

Aigle Azur Saigon

Pan Am makes the going great...Saïgon

Cigarettes Bastos

Carrefour Renault-Dauphine Volkswagen Coccinnelle Saïgon

La Croix du Sud rue Catinat Saïgon

Ciné Radio Saigon

La sortie de la messe le dimanche 16 octobre 1948

Rue commercante de Saďgon

Vue sur Saďgon depuis l'hôtel Caravelle

Air Outre Mer Saigon

Hôtel de Ville Saïgon  Ford Vedette Citroën Traction

Peugeot 203

Ford Vedette Saigon

Cathédrale Notre-Dame Saïgon

Le Docteur Irwin S. Leinbach devant le Parlement Novembre 1963

Indochinoises en vélos

Photo Film Lumière Hanoï

Marins Français sur le Porte-Avion Lafayette en mai 1953

Marché noir Cigarettes Novembre 1967

Cigares Mélia

Jeunes gens en 1967 avec des Mobylettes à Saïgon

Alimentation Générale Saigon

Cigarettes Mic Extra Cholon

Femmes Vietnamiennes devant le Garage Charner Saïgon

Cathedrale Notre Dame Saigon

Biere 33 Export Saigon

La sortie de la messe le dimanche 16 octobre 1948

Cigarettes Mic Extra Cholon

Saïgon-Paris à scooter Peugeot en 1957

Agence Havas Saigon

Cathédrale Notre-Dame Saïgon

Bière Larue Saïgon

Les magasins de Saïgon

Aigle Azur Saigon

Peugeot 203

Rue commercante de Saďgon

Peugeot 203 sur le Boulevard Bonnard à Saïgon

Hotel Catinat Saďgon

Cigarettes Bastos Saigon

La Cathédrale Notre Dame Saigon

La rue Tu Do anciennement Catinat

Les Banderoles de Films en 1948 Saïgon

Devant le Parlement Novembre 1963

Colonel Revon rue Catinat Saïgon 1952

Biere Larue Vietnam

Cigarettes Cotab Cholon

Citroen DS19 devant le temple Vinh Nghiem

Une Renault Dauphine dans une rue de Saïgon

Devant la Station-Service Schell Cyvlomoteur, Simca P60 Saïgon-Janvier 70

Vietnamiennes sur un Velosolex Saïgon

Brasserie Hommel Hanoi

Rivoire et Carret Saigon

Cô-Ba Saïgon Hanoï Haïphong

La Rue Pasteur ex Pellerin Saďgon en 1965 Velosolex Mobylettes

policiers de Saïgon

Boulevard Charner Saďgon

Peugeot 404 devant le Théâtre

Taxi Renault 4CV Station-Service Schell

Saigon-Phnom-Penh en 1953

Peugeot 404 devant le Théâtre

Enfants Dubourg Givral Saigon 1950

Carrefour du Centre Ville de Saïgon

La terrase d'un café de Saïgon

Palais du Haut Commissariat ŕ Saďgon

Grands Magasins Charner Saïgon

Marin vietnamien sur un Vélosolex à Saïgon

La rue Tu Doon Brodart, rue Catinat

Centre ville de Saïgon

Sagonnaises sur les trottoirs de Saïgon

Confection Tailleur Coya Saïgon

Cyclo-pousse, Renault 4CV Saïgon-Janvier 70

Peugeot 203

Soldat Français rue Catinat Saïgon 1952

Rizeries Indochinoises Haïphong

Cigarettes Melia Saigon

Revue Cercle Sportif Saïgonnais 1957

Eden Sports Saïgon

Citroën Ami 8 Saïgon-Janvier 70

Tramway de Saïgon

Rue des Marins Cholon

The Sporting Bar Saïgon

Cyclistes devant l'Hôtel Continental de Saïgon

Clinique du Cheveu Saigon

Pharmacie Nguyen-Van-Cao Saïgon

Biere 33 BGI Saigon

Rue Catinat

Jeux dans les rues de Saďgon

Saigon-Phnom-Penh en 1953

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Drapeau anglais

Les cafés et dancings de Saïgon en 1948

La terrase d'un café de Saïgon La terrase d'un café de Saïgon Soldats français à la terrase d'un café de Saïgon

Le centre-ville de Saïgon reste attractif pour l'ensemble de l'armée française en Indochine avec ses nombreux cafés et dancings, tout spécialement dans la rue Catinat et le boulevard Charner.
Tous ces lieux se devaient de combler cet "ennui colonial" des français établis mais aussi "prisonniers" dans la capitale cochinchinoise. La liste dressée ci-dessous n'est évidemment pas exhaustive.

BARS & DANCINGS DE SAĂŹGON EN 1948
Bars : Dancings
Croix du Sud, rue Catinat Le Chalet, boulevard Galliéni
Le Continental, rue Catinat Kim-Son, boulevard Galliéni
La Pagode, rue d'Espagne Van Canh, boulevard Galliéni
Pointe des Blagueurs, quai de Belgique Dragon d'Or, boulevard de la Somme
Bristol, boulevard Charner La Venise, place Rigaud-de-Genouilly
Club, boulevard Charner Tabarin, rue Bourdais
Aterbia, boulevard Charner Chez Joseph, rue Jean Eudel
Bodega, rue d'Espagne Au Vieux Cambodge, rue Jean Eudel
Café du Théâtre, place du Théâtre Le Lion d'or, boulevard Albert 1er

Van Canh Dance-Hall Saigon Van Canh Dine, wine and Dance Saigon Van Canh Dance-Hall Saigon

Le Dancing "Au Dragon d'Or" (Kim Long)

Au Dragon d'Or SaĂŻgon
Dancing Au Dragon d'Or Saigon Dancing Au Dragon d'Or Saigon

Le dancing du Dragon d'or et le Restaurant Dai-a étaient situés au 181, boulevard de la Somme à Saïgon.

Radio Saigon
rue Richaud
Max & Jack Reval

Max & Jack Reval Radio SaĂŻgon

Avec Jack Reval (de son vrai nom Jacques Lavier), nous étions tous les deux Solognots (lui de Marcilly-en-Villette et moi de Romorantin) et, nous passions à Radio-Saïgon une ou deux fois par semaine, pour raconter des histoires de Solognots, ce qui maintenait un peu le moral des troupes en périphérie de Saïgon et, pour tous ceux qui pouvaient nous capter.
Et nous nous produisions dans différentes boîtes de la ville et, particulièrement dans la rue principale de Saïgon, la rue Catinat, à nos risques et périls, étant donné la guérilla permanente existante.
En effet, les commerçants de la ville qui n’avaient pas souscrit au soutien concret et continu des armées du Vietminh, devaient s’attendre à des représailles sévères, des jets de grenades ou de coktails Molotov… une situation à peu près semblable à celle du Moyen-Orient aujourd’hui…
C’est ainsi qu’il nous arriva, à mon collègue Mammie, guitariste Antillais et à moi-même batteur, de voir rouler plusieurs grenades, devant nous, sur une piste de danse … par bonheur, mon guitariste avait le dos tellement large, qu’il m’a permis de me dissimuler sans risque, alors que mon pauvre Mammie avait, lui, écopé d’une multitude d’éclats …. par contre, sur la piste, plusieurs vietnamiens et vietnamiennes y avaient laissé leur vie.
Il m’est arrivé de remplacer, pendant plusieurs semaines, l'un membre de l’orchestre Argentin, dans la boîte de nuit la plus importante de Saïgon, "Le Chalet", située sur la route de Cholon, tenue par un Français.

Au Chalet
255 boulevard Galliéni Saïgon
L'orchestre argentin Della Greca

L'orchestre argentin Della Greca au Chalet de  SaĂŻgon Au Chalet Restaurant Dancing SaĂŻgon Max batteur Au Chalet Saigon

Sur cette photo de Max, il Ă©tait effectivement batteur dans l'orchestre Della Greca, la guitare dans ses mains est celle du guitariste de l'orchestre, ce guitariste qui Ă©tait celui qui accompagnait Tino Rossi dans tous ses films de l"Ă©poque "Loin des Guitares", "Naples au baiser de feu" etc...."
Cette boîte de nuit sélecte, ne recevait que la haute volée de Saïgon et de Cholon, allant depuis les officiers supérieurs de l’armée Française aux gros commerçants Chinois de Cholon…et, comme par hasard, en cet endroit, malgré la situation explosive, le danger était à peine perceptible, l’armée Vietminh trouvant certainement une aide tangible parmi les citoyens de cette ville à majorité Chinoise.

Le public du ThéÂtre aux armées Militaires chantant du Tino Rossi

Au Chalet
69 rue Catinat
Aimable

Aimable et son orchestre Bar-Restaurant Au Chalet Hotel Catinat Saigon

A noter que "Le Chalet" Cholon avait également une filiale "Au Chalet Catinat", situé au 69 rue Catinat, qui était un cabaret où se produisait, en cette période, notre bien connu et regretté accordéoniste "Aimable" avec qui j’ai eu le plaisir de jouer plusieurs fois.
En dehors des heures de répétition, nous nous produisions, avec mon ami Jacques Lavier, dit "Jak Reval" à Radio Saïgon, dans un duo comique, exprimé dans notre patois Solognot, puisqu’il était lui-même de Marcilly-en-Villette et moi de Romorantin ; cet étalage de blagues, de rigolade et de dérision étant destiné à détendre les troupes.
Lorsque le nouveau Gouverneur Général d’Indochine Pignon fut invité par Norodom Sihanouk, Roi du Cambodge, l’orchestre du Théâtre Aux Armées fut pressenti pour animer les festivités, pendant une semaine au Palais du Roi à Phnom Penh.
Enfin, mi-1948, la situation devenant critique à Saïgon et, faute de renforts, certains services, dont le Théâtre Aux Armées, furent dissous , et leurs membres envoyés en unité combattante…
Pour moi, ce fut provisoirement, le Cinéma Aux Armées d’abord et ensuite le commando du 2ème B.M.E.O., dans le Delta du Mékong et, pour Lavier, le nord de l’Indochine…… je n’ai plus jamais eu de nouvelles de lui.
Ce théâtre Aux Armées, je suis heureux de le faire revivre un peu, ayant constaté que plus rien n’existe le concernant et, ceci même au sein des archives actuelles de l’Armée Française…
Ce Théâtre qui, en son temps, a eu son utilité, aura été oublié comme beaucoup d’autres, dans cette sale guerre d’Indo….

dragon

Noël 1946
dans la brousse indochinoise

Insigne 2eme BMEO Soctrang

Jacques Caron est originaire de Noyon, dans l’Oise. Fils d’un employé de mairie chargé des tickets d’alimentation et engagé très tôt dans la Résistance, il est lui-même agent de liaison et seconde son père dans la confection de faux papiers, en développant les photos dans son petit laboratoire clandestin. En 1944, à l’âge de 18 ans, il s’engage pour la durée de la guerre. La France libérée, il part pour l’Indochine.

Jacques Caron en Indochine 1946

A notre arrivée au bataillon, le capitaine nous fait faire une rédaction. Il est bien étonné de lire dans la mienne que j’ai quitté ma Picardie natale sans nostalgie, bien décidé à prendre ma mesure. J’y gagne une réputation de garçon sérieux qui me vaut d’être de garde au bordel pendant nos quatre mois d’attente à Marseille !
Enfin, le 16 janvier 1946, nous embarquons sur le « l’ANDES ». Nous arrivons à Cholon le 11 février au terme d’une traversée qui commence par une tempête mémorable. Les 4 cinquièmes de l’effectif mis ainsi « au tapis », je connais la seule période où je peux manger à ma faim, épargné que je suis par le mal de mer.
À peine débarqué, je suis immédiatement affecté à la 4e section de la 13e compagnie du 4e BMEO. Nous avons à reconquérir le terrain repris par les viets formés par les Japonais dans la région de Bokéo, Pleiku, Ankhé, Kon plong…totalement détruite et que nous occupons à nouveau en novembre 1946. Pendant quinze jours, je bénéficie d'une « luxueuse » paillote avec lit, table et étagère…
Entre deux opérations dans la brousse, je tiens tant bien que mal un journal où je relate l’expérience de la démesure de la nature et les dangers de la guérilla, mais aussi la monotonie d’un quotidien très spartiate, la nourriture frugale, les crises de « trouille » de certains d’entre nous, tout ce qui vous forme le caractère.
Il n’est pas banal de se retrouver, le jour de ses vingt ans, nez à nez avec un tigre ! Heureusement qu’il n’a pas faim, lui !
Ma relève n’est prévue que pour février 1947, il n’est pas question de relâcher la pression, mais moi qui ai fièrement quitté mon pays, sans me retourner, au moment de vivre mon premier Noël dans la brousse je suis rattrapé par la nostalgie. C’est en vain que j’ai attendu le courrier, voire un colis. Noël promet d’être un jour comme les autres.
Je ne suis pas du genre à me laisser abattre…Alors une semaine avant le 25 décembre, je commence à me creuser la tête. Qu’est-ce qui pourrait bien améliorer l’ordinaire ? C’est le pain qui me manque le plus, mais il faut un four. En déambulant autour du poste, à quelques centaines de mètres, j’aperçois une termitière…Idéal comme four à pain, me dis-je aussitôt. J’en évalue la solidité: du béton ! Comme c’est devenu proverbial, un coup de pied et toutes les bestioles décampent. Je retourne chercher une barre à mine pour creuser une cheminée ; j’en bave car je suis tout seul, mais pas question de dévoiler mon projet !
J’ai avec moi une troupe de tirailleurs moïs qui me fait entièrement confiance, des types pacifiques, attentifs et dévoués…C’est avec eux que je vais passer le « réveillon ».
Le four est prêt. Mais pour faire du pain, s’il faut de la farine et de l’eau, pas de problème, mais il faut également du levain ; or je n’en ai point. Dans un moment de découragement, j’abandonne la pâte. Quelques jours après, je la goûte machinalement et m’aperçois qu’elle est acide. J’allume un bon feu de bois dans ma termitière, et retire les braises quelques heures plus tard : les boules de pâte enfournées, une planche en guise de porte… une demi-heure après je n’en crois ni mes yeux ni mes narines : voilà de belles miches bien gonflées et bien dorées !
Et mes tirailleurs ? Noël n’a pas de signification pour eux… Mais il se prépare une opération qui les inquiète… Ils sont donc décidés à partir en chasse, avec l’idée d’offrir un sacrifice pour se concilier les esprits. Ils capturent un cochon sauvage et à mon retour au camp, avec mon pain tout chaud, la bête est embrochée et dégage déjà une bonne odeur de viande grillée.
La population locale fait cercle. Au milieu des incantations, j’entends «sergent Caron… sergent Caron…». L’un des tirailleurs, Tchoun, à qui j’ai appris quelques mots de français, m’explique qu’ils disent : « toi y en a pas mort »…
C’est un sacré gueuleton, sacré dans tous les sens du terme car en distribuant mon pain, pour un peu et bien qu’on fût à Noël, je me sens comme Jésus à Nazareth : il n’en reste pas une miette !
Quant au cochon grillé, il ne me fait pas regretter notre dinde traditionnelle. Comme légumes nous avons des pommes de terres cuites sous la cendre, commandées et payées d’avance à un Chinois d’Ankhé descendu faire ses courses à Saïgon et qui me les a loyalement livrées deux mois plus tard.
Sans oublier la boisson : de l’eau, du thé, et un tord-boyaux local à base de blé fermenté dont j’ai vite compris que la meilleure façon de le supporter, c’est de l’avaler « cul sec » !
Le lendemain, retour aux affaires sérieuses. Nous repartons en opération. «Mon» Tchoun me suit en mettant ses pieds dans l’empreinte des miens…Je suis toujours en vie.

Opération 4 BMEO au Laos

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Base militaire de Saigon

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Le Théâtre Aux Armées
22 rue Taberd SaĂŻgon

Le Théâtre aux Armées de Saïgon

Par Henri Darré, alors caporal et opérateur cinéma.

Henri Darré Saïgon

Artistes, acteurs, chanteurs, comiques, illusionnistes, musiciens, nous étions, en 1947 une cinquantaine d’hommes et de femmes, dans ce Théâtre du :
32 de la rue Taberd Ă  SaĂŻgon.
Nous vivions dans les loges situées tout autour intérieur du théâtre tandis que sous la scène et dans les dépendances, vivaient une bonne centaine de Vietnamiens, qui étaient là pour le nettoyage du théâtre et aussi, en tant que serviteurs pour chacun d’entre nous.
Les séances théâtrales ou de music-hall étaient réservées pour les militaires et, parfois devenaient mixtes, c’est à dire ouvertes aux Vietnamiens.
Je me souviens que notre directeur, le Capitaine Saron, ami intime d’André Roussin, avait obtenu de cet auteur que sa pièce «La petite Hutte» soit produite à Saïgon avant même de l’être à Paris.
Mes talents de musicien m’ayant amené, fin 1947, dans l’orchestre de ce théâtre, nous avions mes camarades et moi, l’opportunité de nous produire à Radio-Saïgon, contrôlé par l’armée Française.

Tony Muréna

DĂ©dicace de Tony Murena

Mon parrain Tony Muréna (Editions Léon Agel-Paris) était venu à Radio-Saïgon fin 1947.
Il joua en 1948 au Cambodge devant le roi Norodom Sihanouk, lui même accordéoniste.

Noël 1948
au Service Cinéma des Armées
(Camp PĂ©trusky - SaĂŻgon)

Le Camp Pétrusky n’étant pas très sûr dans la journée et, pas sûr du tout après le coucher du soleil, le Général Leclerc avait demandé, deux ans plutôt, à ce que les paillotes disparaissent aux alentours immédiats du camp, ce qui fut fait et les paillotes brûlées…
En 1947, le Général Leclerc parti, les paillotes étaient revenues ainsi que les attentats contre les militaires.
Chaque nuit nous étions bercés par les bruits lancinants de tam-tam venant de ces paillotes, effectués, paraït-il à l’occasion de la veillée des morts.
Le service Cinéma était donc installé en cet endroit, où étaient forméés, une quarantaine de militaires, sur des projecteurs DEBRIE 16mm.
Le service était composé d’une dizaine de camions GMC aménagés avec un générateur puissant, accroché en remorque et destiné à fournir l’électricité pour une projection correcte.
Chaque Ă©quipe de trois, tous chauffeurs, projectionnistes et, Ă©ventuellement combattants.
Chaque équipe avait une destination précise, la plupart du temps dans les postes avancés, tenus soit par la Légion, par les Gendarmes ou par les autres…
Chaque équipe partait pour environ 3 semaines, je dis environ car, il fallait arriver dans les postes et en repartir, une auto-mitrailleuse nous ouvrait la route à chaque déplacement mais, quelquefois, certaines équipes ne revenaient pas, ayant subi une embuscade fatale dans un de ces petits postes fragiles , dans une région où un Indochinois sur deux était à la solde des armées Viets, ceci par conviction ou souvent par peur.
Aujourd’hui le moral n’est vraiment pas au beau fixe car nous sommes une douzaine du Service cinéma à être désignés pour rejoindre de nouvelles affectations, en unité combattante.
Les renforts de France étant inexistants, l’état-major puise dans tous ses services. Certains partiront au Tonkin, d’autres en Annam, au Cambodge ou au Laos comme mon ami Lavier. Je suis désigné pour rejoindre le 2e BMEO, à Soc Trang, dans le delta du Mékong.

Insigne 2eme BMEO Soctrang

Chacun de nous pense qu’en France, ce soir, c’est le réveillon de Noël.
Pour nous, cela restera la routine, la poussière, les moustiques… Pour la plupart, cette veille de Noël se passera dans les cantonnements où rien de spécial n’est prévu : Saïgon est en état de siège.
Moi, j’ai la chance d’aller rejoindre mes amis de l’orchestre de la base militaire où un bal doit-être donné. Je ne rentrerai que demain dans la journée car il ne fait pas bon entrer ou sortir du camp durant la nuit. Les paillotes, dont le Général Leclerc avait ordonné la destruction en 1945 dans un rayon d’un kilomètre du camp, sont revenues, ainsi que les tireurs Viets embusqués.
La journée de Noël s’avère triste et aucun changement notable n’est à prévoir dans l’immédiat. Demain, chacun de nous prendra son « barda » pour rejoindre, la plupart du temps par ses propres moyens, l’unité où il est affecté.
Personnellement j’aurai à emprunter successivement des camions militaires, des camions civils protégés en convoi, je voyagerai même quelques kilomètres dans un camion indochinois rempli de canards, via Mytho, Ben Tré, Mo Cay, Vung Lien, Vinh Long, Caï Von et enfin Cantho où j’arriverai le 28 décembre…
Les routes étant coupées et Soctrang encerclée par les Viets, je ne rejoindrai ma base que le 3 janvier 1949, via les arroyos, sur une unité de la Marine…

Patrouille sur le MĂ©kong Ă  Soctrang

dragon

Retrouvailles inespérées

par Henri Darré

Le Théâtre aux Armées de Saïgon

Le Théatre aux Armées 32 rue Taberd Saïgon

Le Théatre aux Armées 32 rue Taberd Saïgon

Depuis mon retour d’Indochine, en 1949, j’ai vainement recherché à entrer en communication avec ceux de mes camarades qui avaient eu la chance d’être rapatriés en France...
J’ai eu la chance de retrouver en 2004, mes amis Brisot et Nicoccia, que je n’avais pas revus depuis les campagnes des Vosges, d’Alsace, de Royan et de l’Authion, en 1944.. après 60 années, je les rencontre à Chaumont sur Marne...
...jusqu’à notre époque actuelle d’automne 2014, je n’ai plus entendu parler de mes anciens amis d’Indo….. Indochine qui sombre doucement mais sûrement dans l’oubli.
Aujourd’hui, 21 Octobre 2014, j’ai la surprise de ma vie…..je reçois un message d’Edith Russo m’indiquant, que son mari Pierre Russo, rentré en 1949, avait passé le plus clair de son temps à rechercher vainement d’éventuels copains rentrés au bercail et ce, jusqu’à son décés en 2009.

Représentation du mercredi 7 avril 1948 au Théâtre aux Armées

Guichet du théâtre aux armées de Saïgon Affiche du théâtre de Saïgon 1948

Après 65 ans, je retrouve Pierre Russo qui était le clarinettiste de mon orchestre aux Théâtre Aux Armées de Saïgon... malheureusement, je ne pourrai plus parler de nos activités musicales avec lui, mais seulement qu’avec son épouse Edith. Edith Russo m’a gentiment transmis une série de photos de l’époque, que je me suis attaché à régénérer ce qui m’a rendu heureux, je dirais même euphorique. En effet, parmi ces photos, figure l’entrée du Théâtre, au 32 rue Taberd, pas très loin de la Cathédrale Notre Dame de Saïgon.
J’ai maintenant en main, probablement la seule image de la façade du Théâtre Aux Armées et, je suis heureux de pouvoir me remémorer le temps que j’ai passé en cet endroit, ce Théâtre me rappelant tant de souvenirs…..
Egalement, cette image montrant un commerçant français de la rue Catinat, vendant les billets pour la prochaine séance théâtrale de la rue Taberd.
Sur l’image montrant l’équipe théâtrale au complet, il s’agit du lendemain de la dernière séance, le 4 août 1948, date à laquelle le Théâtre Aux Armées a été dissous.

La troupe théâtrale de Saïgon en 1948

La troupe théâtrale de Saïgon en 1948

La photo montre l’équipe théâtrale au complet, il s’agit du lendemain de la dernière séance, le 4 août 1948, date à laquelle le Théâtre Aux Armées a été dissous.
Faute de renforts en Indo, tous les acteurs et musiciens ont, à cette date, été envoyés au baroud, mon ami Lavier et moi, avons été affectés au Service Cinéma des Armées du Camp Pétrusky avant de partir, lui à Cao Bang (Tonkin) et moi, au 2ème B.M.E.O. à SocTrang dans le delta du Mékong. Sur cette image, on remarque que j’essaie de souffler dans la clarinette de Pierre Russo.

La troupe théâtrale de Saïgon en 1948 Pierre Russo 1948

J’ai également pu reconnaître "Mammie", le guitariste antillais, avec Pierre Russo, tous deux formant le groupe avec Tony Sion le pianiste, Sénécot le trompettiste, Couchot le violoniste et moi-même batteur/percussionniste et chef du sextette rythmique.
Le Théâtre aux Armées de la rue Taberd à Saïgon a été rasé au cours des années 50 pour être remplacé par un grand hôpital dont la construction s’est achevée en 1998.

Pierre Russo Ă  Đồng Đăng près de la frontière chinoise

Pierre Russo Đồng Đăng 1949 Pierre Russo Đồng Đăng 1949

Fait dans la Baie du Mont Saint-Michel,
Le 25 Octobre 2014, jour de mes 91 ans.
Henri Darré

Le camp PĂ©trusky en 1954

Camp PĂ©trusky en 1954

Hugues Jué, premier à gauche sur la photo, à côté de son frère Daniel, lors de leur rencontre au camp Pétrusky en 1954.

dragon

Le service cinéma en Indochine

par Henri Darré

Le service cinéma en Indochine Le service cinéma en Indochine

- sur la photo de gauche Hugues Jué devant son outil de travail - un Dodge 6x6 (Maréchal Joffre)
- sur la photo de droite le camion du service social section cinéma équipe du maréchal Joffre

Retrouvailles au Cinéma d’Indochine…
Patience et persévérance font que les hommes, malgré l’énormité de la planète, se retrouvent toujours…
Grâce aux sites diffusant mes récits sur Internet, j’étais contacté, il y a quelques jours, par Daniel Jué, un ancien de l’Armée de l’Air d’Indochine, ayant servi, en tant que Maître-Infirmier, sur la Base de Gia Lam (Tonkin), de 1952 à 1954.
Cet ancien d’Indo avait remarqué, en lisant un de mes récits, que j’avais servi moi-même au Cinéma aux Armées, à Saïgon où, son propre frère Hugues Jué (décédé en 1995) avait servi cette unité Cinéma, au cours des mêmes années 1952/54.
Après avoir "glané " quelques renseignements et photos, je constatai que le Sergent-Chef Hugues Jué venant de l’Ecole d’Application d’Artillerie de Nîmes, avait été affecté au Cinéma Aux Armées en 1952 et avait opéré sur le camion Cinéma Dodge 6x6, du nom de Maréchal Joffre or il se trouve que mes trois premières semaines, en qualité de projectionniste chef d’équipe Cinéma, je les ai passées, en 1948, précisément sur ce même véhicule Maréchal Joffre… dans des postes de la Légion Etrangère stationnés dans un rayon de 25/30 kms autour de Saïgon.
J’ai été, par la suite, affecté avec mes deux coéquipiers, sur le GMC Maréchal Bazaine où, notre mission nous appelait vers des postes plus isolés et plus éloignés de Saïgon, vers la Plaine des Joncs et le Delta du Mékong.

Salle de projection dans le camion Dodge Projection d'un film Ă  Soctrang Patrouille sur le MĂ©kong Ă  Soctrang

- Sur la photo de gauche l’intérieur du camion Maréchal Joffre…tout le matériel était bien calé pour résister aux pistes défoncées.
Au fond, la cabine de pilotage où les projectionnistes cumulaient leur fonction, avec celles de chauffeur, dépanneur et éventuellement de combattant…
- Sur la photo du centre l'intérieur du camion cinéma du Maréchal Joffre, Hugues Jué occupé sur son projecteur Debrie 16mm.
- Sur la photo de droite on aperçoit, au fond, la carte, qui figurait dans tous les camions Cinéma, indiquant les postes a visiter, pour une tournée de trois semaines environ.

A la faveur de ces retrouvailles, j’ai pû constater l’évolution importante du Service Cinéma en Indochine, de 1948 à 1954, où ce Service avait apparemment acquis un photographe "Pro" bien équipé, les photos jointes en étant la meilleure preuve.
Hugues Jué, à probablement vécu les mêmes angoisses, émotions et satisfactions que j’ai ressenties moi-même au cours de nos missions dans ces postes isoles et, pour sa mémoire ainsi que sa famille, je m’associe à celui qui, comme moi et tant d’autres, ont contribué à rendre une vie moins maussade à ceux qui ont combattu, loin de leur famille, sur cette terre lointaine d’Indochine.

Le camp PĂ©trusky en 1954

Camp PĂ©trusky en 1954

Hugues Jué, premier à gauche sur la photo, à côté de son frère Daniel, lors de leur rencontre au camp Pétrusky en 1954.

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Gala Annuel du 6 novembre 1954
des Anciens Enfants de Troupe (A.E.T.)

Gala annuel Saigon 1954

Le mot du Président
Chers camarade,
Le Président vous souhaite la bienvenue et vous convie aux distractions de cette soirée.

Nuit des A.E.T.

Avec le grand orchestre de la 2e LĂ©gion de la Garde sous la direction de :
Jean-Landry
Présentation par
Paul Sylvain de l'Armée de l'Air.
Cotillons...et la demi-heure des artistes amateurs...

Programme du gala annuel des Anciens Enfants de Troupe Saigon 1954

Tarifs de Consommations en Piastres :
Champagnes : Mumm Cordon Rouge ou Vert 290 $, Pommery 1947 290, Taittinger, Mercier 240.
Vins blancs : Tramminer, Riesling, Saint-Croix du Mont 90.
Vins fins rosé : Arbois 90.
Bières : Française, Allemande 30.
Boissons Gazeuses : Piper Get soda, 1/4 Perrier, 1/4 Vittelloise, Extrait Pamplemousse 25, Soda 25
Buffet Froid : Gâteaux 10, Assiette anglaise 30, Sandwich 20.
Cigarettes : Américaines 25, Bastos, Mélia 5, Mélia Rouge 12, Golden Club 12.
Pour le paiement EXIGEZ un TICKET

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