Le 30 décembre 1949 indépendance du Vietnam
Reconnaissance par la France, de la souverainté du Vietnam. Les Français tentent de restaurer un semblant de protectorat ou d' "Etat associé à l'Union Française" en installant à sa tête l'ancien empereur de l'Annam, Bao Daï.
Un enterrement chinois à Cholon en 1949
A gauche le camion funéraire
A droite le tramway Saïgon-Cholon de la compagnie CFTI
Le Gala des Transmisions du 8 Janvier 1949
Le Gala des Transmissions en 1949 à Khan Hoi avec l' Orchestre de la base militaire de Saïgon pour le Bal.
Octobre 1950
A gauche monsieur Letourneau rendant hommage aux soldats français morts en Indochine
A droite une tombe isolée dans le paysage indochinois
Noël 1950 à Khan Hoi
A gauche et à droite Noël 1950 à Khan Hoi
Le menu du repas de Noël de 1950
Le menu de la soirée du Réveillon et du déjeuner du 25 décembre Noël 1950 à Khan Hoi
Un soir avec un copain Maurice Carcel, nous sommes sortis pour la soirée.C'était le jour de la solde... alors profitons, ne sachant pas ce que demain serait.
Comme il avait l'habitude de mettre son argent, comme cela dans ses poches, je lui ai dit de prendre son portefeuille, c'était plus prudent. Nous sommes allés dîner tous les deux: soupe vietnamienne, fromage etc....
Ensuite nous sommes allés dans un dancing situé boulevard Galliéni, il me semble que c'était le "'Kim Son", car lui il avait une petite amie qui était Taxi Girl dans cet établissement. Bien sûr nous avons bien vécu, et malheureusement il montrait trop ses Piastres qu'il avait, et qui avaient attiré, l'oeil de certains!!
Très tard ou très tôt le matin nous sommes sortis pour rentrer, mais à peine dehors deux légionnaires nous ont assaillis, et c'était la première fois que je recevais un coup de poing dans "la gueule", mais ce qui a fait le plus mal, c'est que le portefeuille de mon copain avait disparu ainsi que bien évidemment son contenu !!!
Alors nous sommes partis tout penauds, le long de la voie du tramway, et la nous avons trouvé le portefeuille... mais vide !!!
Promenade dans le centre ville de Saïgon
A gauche le Boulevard Norodom en allant au Jardin Botanique
Au centre au boulevard Norodon le Jardin Botanique
A droite la fameuse rue Catinat
Photo prise depuis l'hôtel Continental de la rue Catinat, en face la Pharmacie Solirène (maintenant le café Givral) et le célèbre magasin "Aux Nouveautés Catinat" ancienne Maison Berthet.
La tombe du brigadier Pascal Puren
La tombe du brigadier Pascal Puren, décédé à Khan Hoi en 1950
C'était en 1950 à Khan Hoi, au parc des transmissions, un aprés midi, et j'ai entendu appeller "au secours", d'une chambre d'en face à la mienne. J'y suis accouru en vitesse et un jeune comme moi était à terre et ses copains essayaient de le ranimer, malheureusement sans espoir.
Que c'était il passé? Le brigadier Pascal Puren, avait essayé de réparer une lampe de chevet de son copain et s'était éloctrocuter en manipulant des piles de 4,5 Volts.
Il est vrai que le sol était humide, il revenait de la douche et était pieds nus.
Il a fallu l'habiller avec l'aide des autres, et pour moi c'est un souvenir qui me restera gravé en mémoire, sa tête qui se balançait contre moi...
Ensuite les obséques ont eu lieu assez rapidement à cause du climat de la région.
Le cercueil a été exposé pour que chacun de nous lui rende hommage.
Pour ma part j'ai été désigné avec un autre camarade pour demeurer, à côté du cercueil, pendant plusieurs heures et présentant les armes à chaque fois que quelqu'un se présentait.C'est long et court en même temps, je ne sais pas pouquoi, mais tellement de choses vous traversent l'esprit à cet instant !!
Je ne pourrai jamais oublié cet instant.
Il a été enterré au cimetière de Dakao (Saïgon)
Des moments de détente
A gauche et au centre le soldat dans les bananiers !
A droite en tenue de marin après une soirée bien arrosée...
C'était Noël, je crois, et nous avons décidé avac mon copain d'aller dîner en ville, ce qui fut fait et qui c'est terminé très tard. Pour le moment tout allait bien, nous avions fait un bon repas qui nous changeait de l'ordinaire.
Nous sommes rentrés nous coucher, mais j'ai été pris de nausées, de douleurs abdominales, que j'ai dû être hospitalisé. On m'a emmené dans un hôpital qui a refusé mon admission, n'étant pas officier !!!
Mais par contre j'ai été admis dans un autre établissement autant que je puisse me souvenir, car j'étais dans le coma et j'y suis resté plusieurs jours (C'est ce que l'on m'a rapporté).
Probablement un empoisonnement? Mais par quoi et par qui, personne ne le saura jamais. Mais si je suis là, c'est que j'ai été bien soigné, alors merci.
En cyclo-pousse à Saïgon
Hubert Agogue en cyclo-pousse !!
La station-radio de Chi Hoa (Saïgon)
A gauche la station de Chi Hoa photo prise par le Service cinématographique des armées
A droite la même station prise par Hubert Agogue en haut d'un pylône. Le cable qui barre la photo est un cable tendant les pylones. Derrière les pelouses c'est la route menant à Pnom-Penh, et au fond les rizières
Chi Hoa était la station principale pour les émissions radio electriques de l'état-major des forces terresres en Extrême-Orient, elle établissait les liaisons brouillées avec de nombreuses capitales dont 24 heures sur 24 avec Paris, très peu en phonie, presque tout en morse.
Le combat dans la brousse
A gauche les combattants vietnamiens dans l'armée française
A droite un soldat français blessé au visage
Départ de Saïgon le 12 février 1951
Le "Skaugum" dans le port de Saïgon
Ce bateau, propriétaire de l'armateur norvégien IM Skaugen à Oslo : IM pour les initiales des prénoms du fondateur Isak Martinius), le "Skaugem" est affrêté d'une façon régulière entre 1950 et 1954 par les Messageries Maritimes pour le transport de troupes entre la Métropole et l'Indochine. Il transporte environ 2000 soldats à chaque voyage.
® Skaugum-Saigon collection JY Brouard
Voila le jour fatidique est arrivé, nous sommes le 11 février 1951, et nous sommes transférés à la BMS de Saïgon en attente du départ. Beaucoup de tristesse de quitter tous ceux avec qui nous avions partagé le bon comme le pire. Mais tout cela a crée une amitié indissoluble.
La nuit a été longue, très longue, sans dormir car nous n'avions que nos bagages pour couchage !!! Mais en ce qui me concerne, tous les souvenirs qui me revenaient en mémoire, les bons comme les moins bons !
Le matin nous avons été transférés au port ou nous attendait notre bateau, le S/S Skaugum.
Nos copains qui nous disent au revoir sur le Quai du Port de Saïgon
Mais quelle surprise lorsque nous sommes montés à bord, ah ce n'était pas notre cargo du départ, nous avions des cabines avec des couchettes.. et des draps blancs... il y avait si longtemps !!
Nous sommes restés accoudés au bastingage pendant plusieurs heures afin de regarder une dernière fois ce pays qui pour moi me restera très cher dans mon coeur. Mais aussi pour dire au revoir aux copains qui étaient venus nous accompagnés, mais qui étaient restés sur le quai. Cela aussi fait mal de laisser ceux qui sont devenus des amis, et cette amitié elle s'est forgée au cours des nombreux mois passés ensemble dans la joie comme dans la peine.
Le bateau s'est éloigné lentement, mais nos regards restaient fixés sur Saïgon qui peu à peu a disparu de notre vue mais pas dans notre coeur.
Je parle pour moi, mais je suis sur que chacun de nous ressentait le même sentiment.
Le Cap Saint-Jacques franchi, ce fût l'océan pour 18 jours de traversée, avec escale à Colombo, Aden et Port Saïd.....et Marseille.
Escale à Colombo en février 1951
Février 1951 une escale prolongée à Colombo dans cette merveilleuse île de Ceylan
Sur le Skaugum
A gauche moi même et un copain de traversée
A droite l'escale à Port Saïd la flotille des marchands
Escale à Port-SaÏd et tous ces petites barques qui nous proposaient leurs produits artisanaux ou locaux.
Nous nous étions sur le pont car nous n'avions pas le droit de descendre à terre, alors ils nous envoyaient des paniers avec le produit et nous leurs renvoyons l'argent demandé.
Tout se serait bien passé si ce n'est une tempête de plusieurs jours en plein coeur de l'Océan Indien. Mais la vie à bord fût trés agréable avec l'espoir de revoir sa famille !!!
Nous avons débarqué à Marseille le 5 mars 1951, et transféré au camp Sainte-Marthe pour les formalités administratives.
Après tout cela accompli, Marseille, la ville !!!
Premier repas en France : un Steack Frites, il y avait si longtemps !!!!
Les copains ont voulu resté à Marseille, mais pour ma part j'avais envie de rentrer à Charleville et c'est ce que j'ai fait sous la conduite de mes copains jusqu'à la gare Saint-Charles.
Voilà j'ai terminé cette épopée qui m'a apporté beaucoup, mais surtout une amitié et une fraternité indestructible.
Congé de fin de campagne à Mézières (Ardennes) du 6 mars 1951 au 1er juin 1951
Merci à Jean Gourbil pour ses photos et le texte également à Jean-Yves Brouard pour les photos des bateaux "Sainte-Mère l'Eglise" et "Skaugum".